Luc Kouade

Avec l’esprit des blogueurs, le monde irait mieux

C’est bien ce que je dis ! Ce n’est pas une erreur de frappe, c’est ce que je crois en toute honnêteté. Le monde irait nettement mieux si son quotidien était celui des blogueurs.

Je le dis, non pas pour encenser les miens, encore moins idéaliser une tendance de plus en plus en vogue en cette ère de la société de l’information.

Je veux parler de l’esprit qui domine la sphère de ces adeptes du web 2.0 que sont les blogueurs et qui, comme un appel au devoir, fait vibrer en eux le patriotisme d’une nation planétaire.

En clair

Vous aurez peut-être du mal à comprendre, mais quand on est blogueur, on est de gré ou de force citoyen(ne) du monde et les problèmes du monde, nous nous les approprions. A raison, je voudrais donc le réitérer,

« le monde se porterait mieux si tous partageaient l’esprit des blogueurs. »

Le disant, je pense aux confrères camerounais qui, pour apporter leur contribution au problème d’accès à l’eau potable dans leur pays, ont initié via les réseaux sociaux une campagne de crowdfunding pour la construction de points d’eau. Au passage, chapeau à René et ses compatriotes.

Gif-félicitation aux blogueurs

Je pense également à feu Boukary qui sillonnait les campagnes maliennes pour inculquer bénévolement aux enfants des régions enclavées l’éducation scolaire. Comme lui, ils sont nombreux à vouloir supporter le poids des insuffisances de ce monde déséquilibré et leurs attitudes en disent plus sur leurs idéaux.

Tiens, je me souviens encore de ce récent épisode où je décidais d’aller faire la connaissance des Mondoblogueurs venus assurer la couverture médiatique des Jeux de la francophonie à Abidjan. C’était une première depuis ma conversion à cette activité, de voir autant de blogueurs réunis. Chacun d’entre eux, sans vouloir les magnifier a su faire montre d’un esprit de fraternité à mon égard. L’ambiance était si détendue qu’au premier contact on pouvait se tutoyer.

Une valeur qui manque cruellement au monde extérieur de nos jours. Dehors, c’est le statut professionnel ou social (généralement de richesse) qui détermine l’essentiel des rapports sociaux, je dis bien l’essentiel.

Or, quand on est blogueur, la sympathie doit rimer (et ce obligatoirement) avec nos habitudes de vie. Sinon, comment pourrions-nous expliquer qu’on adorerait vous compter parmi nos followers dans le cyberespace et faire comme si vous n’existiez pas dans le monde palpable ?

Les blogueurs, plus proches du monde

Feu Boukary Konaté
Feu Boukary Konaté-Mondoblogueur. Crédit photo: L’Etudiant malien Image Libre de droit

Notre approche, si je puis le dire, est similaire à celle du social seller qui voit dans le passage du virtuel au réel une aubaine commerciale. Sauf qu’avec nous les blogueurs, le contrat social n’est pas nécessairement arbitré par une réciprocité d’intérêt. Franchement !

Nous partageons les peines et les joies du monde et quand quelque chose va mal, nous nous portons volontaires pour porter le message haut. Voix des sans voix, nous blogueurs avons le verbe haut quand il le faut. Demandez à Issbill, il sait bien de quoi il s’agit.

Il arrive à certains de croire que les blogueurs sont des gratte-papiers camouflés, qui n’ont pas les couilles de s’insurger publiquement comme Kemi Seba. J’ai été souvent objet de ce genre de critiques. Ma réponse toutefois reste la même. On ne détruit pas là où on veut son bonheur.

Pour s’insurger, il faut la manière et pour ma part, le désordre n’est pas une option. Nous blogueurs, au regard de notre abnégation et de l’organisation qui recèle de notre quotidien, ne penchions et ne pencherions pour le tumulte. C’est ainsi ! C’est là aussi un code que je juge noble à respecter.

« Si nous critiquons, c’est pour inciter au changement. La liberté d’expression, voilà notre bannière. »

Je le redis : « le monde se porterait mieux si tous partageaient l’esprit des blogueurs », notre esprit. Celui de la liberté, non du libertinage, car nous avons des garde-fous. Celui de la modestie, de la sympathie, de la responsabilité, de l’amitié, du travail, de l’honnêteté, du développement collectif… 


Microbes ou enfants en conflit avec la loi, quelles alternatives ?

Ces dernières années, le milieu urbain en Côte d’Ivoire est affligé de maux dont le plus inquiétant à ce jour demeure celui des microbes ou encore « enfants en conflit avec la loi ». Dernièrement, la ville d’Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire s’est faite contre son gré, hôte de ce phénomène de violences citadines dont les principaux acteurs sont des enfants inscrit dans la tranche d’âge de 9 à 17 ans.

Inutile à mon sens de rappeler leurs exactions, car l’ensemble de la société ivoirienne en est imprégné. J’en dis même que le phénomène, par la force des médias est su aujourd’hui du monde, à tel enseigne que certains pessimistes identifient la jeunesse ivoirienne à cette frange complètement en déphasage avec la vision nationale.

Plaignant l’insuffisance des mesures étatiques destinées à contenir le phénomène et l’endiguer, les populations de certains quartiers d’Abidjan se sont engagées à l’autodéfense, et se rendent désormais justice. Un fait déplorable mais tout de même compréhensible de la part de personnes qui se sentent en insécurité.

Ceci dit, les actes déprédatifs des enfants dit « microbes » n’auraient donc plus de valeurs criminelles que ceux commis par ces gens qui ne le sont pas. Car, en se substituant à la police et autres services de défense et de sécurité pour commettre des actes dignes de criminels, on ne vaut pas mieux qu’un criminel. La violence est donc dans la société ivoirienne.

Pour y remédier et particulièrement remédier au phénomène des « microbes », plusieurs pistes sont à exploiter et c’est bien ce que je compte faire dans ce billet. Serrez bien vos ceintures, on décolle!

Les statistiques gouvernementales ont révélé dernièrement lors d’une émission télévisée traitant du phénomène que plus de 8000 enfants sont actifs de cette déplorable entreprise de violence.

En épluchant les causes de leur conversion criminelle, il faut noter

  • Les frustrations sociales dues à la pauvreté
  • La précarité des conditions de vie dans les quartiers populaires
  • La mauvaise éducation familiale
  • Le faible niveau d’éducation scolaire (pour de plus de 70% d’entre eux)
  • la présence permanente de la violence (verbale ; physique ; etc.) dans notre société, etc.

Toutefois, la promiscuité des foyers de consommation de drogue (fumoirs), l’influence négative d’ainés sociaux et surtout les crises politiques qu’a connues le pays ont contribué significativement à instaurer ce climat de violence dont souffrent aujourd’hui les populations urbaines, notamment celles d’Abidjan.

Pour espérer trouver des solutions promptes au problème des « microbes », une analyse large des causes identifiées plus haut est donc nécessaire.

Tenons le problème des « microbes » à sa racine pour en découdre !

Certains membres de la société ivoirienne ne seraient certainement pas d’avis avec mon procédé. Mais je voudrais, à la manière d’un médecin, diagnostiquer et prescrire un remède curatif à la maladie que d’identifier les symptômes et les solutionner dispersement.

Depuis toujours, les problèmes liés à la pauvreté et aux conditions pénibles de vie dans les quartiers populaires et précaires d’Abidjan existent. Et si, comme certains le disent, ces conditions de vie n’ont suscité auparavant des crises à la mesure du phénomène des « microbes », il faut comprendre que les frustrations engrangées ont fini par submerger. A tort ou à raison, le crime a toujours une origine.

A présent, l’alternative devrait à mon avis résider dans la restructuration des quartiers de la ville d’Abidjan. Il faudrait donc essayer le plus possible d’équilibrer les chances en donnant aux populations de ces quartiers de jouir également d’infrastructures saines et appropriées.

Réduire le coût de la vie sinon des biens de consommation serait dans cette veine un bon début pour ces populations pauvres qui représentent la frange majoritaire.

L’éducation des enfants  

Une des raisons les plus aptes à expliquer le phénomène des « microbes » demeure l’éducation. Cette denrée si précieuse est le socle de toute société. Lorsqu’un intérêt particulier lui est accordé, ces bénéficiaires ne peuvent que profiter d’un environnement viable. Mais quand l’éducation peine à trouver ses marques dans la société, toutes les composantes de cette société en paient le tribu.

Je crois bien que cette seconde éventualité décrit aisément la situation présente qui peint un sombre tableau de la vie des populations citadines ivoiriennes. Des parents presqu’absents dans le vécu quotidien de leurs enfants, un suivi occasionnel des différentes étapes d’évolution de leurs rejetons, c’est fait pour donner des personnes immatures si je peux me permettre.

Enfant-Côte d'Ivoire

 

Qu’importe le prétexte, ces enfants abandonnés à leur sort ne méritent aucunement d’être responsables d’eux même, à plus forte raison de leurs éducations comme on peut le constater dans la ville d’Abidjan. En cela, je dis que leurs parents sont plus à incriminer qu’eux-mêmes pour les actes de violence qu’ils posent.

Aussi, le laisser-aller qui s’est invité ces dernières années dans le système éducatif ivoirien a donné libre court à une tendance éducative exempt de rigueur et de suivi. Par conséquent, on constate que de plus en plus d’enfants en carence d’éducation familiale choisissent le chemin de la déscolarisation pour se livrer aux réalités d’une vie qui se corse de plus en plus.

La cohabitation avec la violence

La rudesse des conditions de vie dans les quartiers abritant ces « enfants en conflit avec la loi » obligent, comme dans une jungle à se donner les moyens de s’imposer. Ils sont ainsi soumis du fait de leur faiblesse à des aînés sociaux qui ne leur communiquent aucun autre langage que celui de la force et aucune autre voie que celle de la délinquance.

 

Au contact de ceux-là, ces enfants dits « microbes » deviennent malheureusement des émissaires d’actes criminels à la base de lourds préjudices causés à la société.

A côté de cela, le quotidien langagier des populations ivoiriennes est parsemé de violence verbale. Qu’importe le contexte, si ce n’est dans certains cadres (écoles ; administrations ; entreprise ; etc.) où une norme rigoureuse est admise, les échanges entre personnes en Côte d’Ivoire sont trop souvent incrustés d’expression à valeur d’injures.

A priori, c’est rien de mal pour les adultes qui n’y ont vu qu’un autre moyen de plaisanter et se taquiner. Mais que laisse présager cette autre éducation pour les personnes moins avisées, par exemple les enfants ?

On pourrait dire que la violence verbale qui siège dans les propos adultes devient très vite un modèle de communication pour les enfants qui à leur faible niveau de conscience ne trouvent l’essentiel de leur éducation langagière que dans celle des plus âgés sinon des parents.

La drogue et les crises politiques

Un fait majeur qui donne également au phénomène des « microbes » une origine, est la promiscuité observée entre les habitants des quartiers populaires et les acteurs d’activité illicite comme le trafic de drogue.

En parlant sous le couvert des différentes opérations de sécurité menées par la police ivoirienne et la gendarmerie nationale, nous pouvons dire sans risque de se tromper que les quartiers populaires d’Abidjan sont les nids des fumoirs que compte la ville.

Déjà, si nous admettons que le trafic de drogue et les exactions criminelles sous toutes leurs formes vont de pair, nous pouvons comprendre pourquoi ces foyers peuplés de barons de la drogue sont aussi les nids du phénomène des « microbes ».

Pour être plus clair, le leitmotiv de ces actes sanglants ne provient de nulle part que des criminels avisés que sont les trafiquants de drogue et leurs multiples acolytes du crime.

Un autre fait majeur et déclencheur de cette vague insoutenable de violence commise par ces enfants dit « microbes » est sans conteste les crises militaro-politiques qu’ont connu la Côte d’Ivoire. Disons d’une part qu’à travers les scènes de violence qui ont constitué le film de cet épisode de la vie politique ivoirienne, toutes les composantes de la société ont appris de la violence.

Joint à cela, les frustrations des soldats démobilisés (qui ont pour certains rejoint l’industrie du crime), ont arrosé et fait transcender le climat d’insécurité et de violence. Aussi, la circulation des armes, situation occasionnée par cette même crise a donné à ce phénomène de criminalité urbaine, les moyens de son expansion.

Que faire donc contre le phénomène des « microbes » ?      

Avant toute autre mesure, renforcer le dispositif sécuritaire des villes en multipliant les patrouilles policières et de gendarmeries.

Pour traiter du problème de l’éducation, il faut dans le contexte actuel s’engager à promouvoir la construction de centres de réinsertion plutôt que des prisons pour mineur comme le voudrait certains. Entreprendre des mesures contraignantes à l’égard des parents de présumés « microbes » pour les pousser à prendre en main l’éducation de leurs enfants.

Dans cette même perspective, engager toutes les couches de la société à un devoir d’éducateur vis-à-vis des enfants exposés à la psychose participative des activités reconnues aux « microbes ».

Egalement, renouer dans nos établissements d’enseignement avec la rigueur du bâton, qui à l’époque nous a inculqué la conscience du devoir, du respect et surtout de la discipline.

Pour ce qui concerne la cohabitation dans les quartiers populaires, d’individus réputés criminels et d’enfants susceptibles de succomber au charme de la criminalité, la police doit éventuellement jouer son rôle. Il s’agira de démanteler les nombreux fumoirs que comptent ces quartiers grâce à des descentes répétées.

Pour donc soutenir les actions de sécurité, la conscience citoyenne des populations devra être de mèche avec les services de renseignement.

A propos des habitudes de violence émanant des simples membres de la société civile, nous devons nous engager soit sur les réseaux sociaux ou un quelconque autre canal de communication, à véhiculer des appels à devenir des exemples pour nos cadets.

Motion spéciale aux politiques

Me tournant en fin de compte vers les politiques, surtout les dirigeants actuels, je veux demander d’instituer un cadre de dialogue avec ces soldats démobilisés qui hantent la quiétude des ivoiriens. La crise relève du passé et toutes les manifestations propres à elle devraient l’être également. Sinon, qu’une issue favorable soit trouvée aux griefs qui animent la rancœur afin que ces ex-soldats ne se servent plus des enfants pour accomplir leurs desseins.

Le phénomène des microbes est un mal qui touche les ivoiriens, que donc les ivoiriens s’engagent à l’éradiquer sans pour autant affecter le tissu social et peiner davantage les consciences.

Pour comprendre la psychologie des « enfants en conflit » avec la loi dits « microbes », suivez cette vidéo.

#stop_microbes #abidjan-clean


Retour au calme dans les universités ivoiriennes

Les universités ivoiriennes ont renoué avec la quiétude, après une vague tumultueuse de revendications ces dernières semaines. Les jours passés ont plutôt été agités dans la sphère estudiantine ivoirienne. Des émeutes à répétition en Abidjan à l’issu des revendications de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI).

Émeutes qui ont suscité l’invasion des forces de l’ordre sur la cité universitaire de Cocody (Cité Rouge). Le bilan selon certaines sources serait de deux morts côté étudiant et des blessés sans nombre dans les deux camps.

Du Côté de l’université Alassane Ouattara de Bouaké, le climat des revendications était plutôt paisible. En dépit de la menace d’exclusion qui pesait sur les étudiants non-inscrits, les groupements d’étudiants ont su faire montre d’un esprit syndical plutôt disciplinaire.

De ce côté du monde estudiantin ivoirien, le Comité des Élèves et Etudiants de Côte d’Ivoire (CEECI) tient les rênes des revendications. Malgré le désaccord qui opposait, il y a de cela quelques semaines les autorités universitaires aux étudiants, la quiétude de la ville n’a cligné d’un poil.

Voir l’article Les étudiants de l’université Alassane Ouattara solidaires de leurs camarades exclus

Il faut donc croire que les climats de revendication en Côte d’Ivoire diffèrent catégoriquement d’une université à une autre, ou du moins d’une ville à une autre. Bref!

Un climat nouveau dans les universités

Ces jours-ci, les problèmes se sont amenuisés, et du côté de l’Université Alassane Ouattara à Bouaké c’est la saison des compositions. Tout est rentré dans l’ordre et les griefs de revendication semblent avoir trouvé des issues favorables si l’on se fie à la situation actuelle.

Les étudiants désormais n’ont qu’un soucis, valider les unités d’enseignements à l’issu des compositions dites compositions pour « sauver l’année ». En effet, il aurait fallu de peu pour invalider l’année universitaire par ici, et donner libre court à une année blanche. Bienheureusement, il y a eu plus de peur que de mal.

Je dis donc à tous bonne chance pour les compositions. Et surtout, travaillons tous à sauver l’année!

 


Les étudiants de l’Université Alassane Ouattara, solidaires de leurs camarades exclus!

Ces dernières semaines en Côte d’Ivoire, des vagues successives de revendications dans l’enseignement supérieur ont fait état de crises à répétition. 

Au compte de ces revendications subsiste à ce jour un quiproquo à l’issue incertaine, qui suscite au sein de l’Université Alassane Ouattara (UAO) un désaccord profond entre les instances administratives et estudiantines. Il s’agit d’une mesure nouvelle d’exclusion, sinon d’expulsion, des étudiants non-inscrits au titre de l’année académique 2016-2017, des examens de fin d’année.

Selon l’administration de l’Université Alassane Ouattara, représentée par le Professeur Lazare Poamé, cette réforme émanant du ministère de l’enseignement supérieur répondrait à une nécessité de maîtriser les effectifs étudiants, afin de mieux orienter les décisions mélioratives du système éducatif ivoirien.

Une décision qui, à voir de près, n’a pas croisé le consentement des structures syndicales de l’espace universitaire, notamment celui de la ville de Bouaké.

 

Le CEECI monte au créneau !

 


Dans ce contexte, et aux fins d’éclairer la lanterne des étudiants et d’attirer l’attention des autorités gouvernementale ; policière et universitaire sur les dessous de la situation de trouble qui plane sur les campus universitaires, le Comité des Élèves et Étudiants de Côte d’Ivoire (CEECI) a tenu ce lundi 18 septembre 2017 à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké une conférence de presse. Les étudiants, en grand nombre, ne se sont pas fait prier pour honorer de leur présence ce grand rendez-vous qui de facto porte l’insigne d’un intérêt commun.

Dès 8H, la mobilisation se fait vivement sentir, et aux environs de l’heure prévue (10H), le campus 2 de l’UAO vibre aux sons du Zégrémanyo[1] traditionnel des camarades syndicalistes du CEECI.

Etudiants-ceeci

Etudiant-ceeci

Les grands points de la conférence

A l’entame de la conférence à 10h45, le premier responsable du CEECI, Traoré Karamoko, a tenu d’entrée de jeu à saluer la présence des autorités policières représentées par le commissaire Guy Capo , de la presse (dont je faisais partie), ainsi que les structures syndicales sœur associées dont la Coordination Nationale des Enseignants Chercheurs (CNEC) représentée par le Docteur Bakayoko.

CNEC
Le secrétaire national du CEECI, avec à ses côtés, les autorités policière et syndicale de la CNEC

Poursuivant son allocution, Traoré Karamoko, dit national T.K, a fait mention d’une «réhabilitation partielle » et d’un «équipement partiel » des universités ivoiriennes à leur réouverture en 2012, dénonçant cependant les reformes biaisées entreprises par les autorités ivoiriennes dans leur volonté d’adoption du système LMD sensé redorer le blason de l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire.

Nonobstant cet état de fait, le secrétaire national du CEECI a témoigné des capacités d’adaptation de ses condisciples, qui au milieu des conditions précaires qu’offrait le système, ont su se frayer un chemin vers la réalisation de leurs objectifs, sans toutefois se plaindre vigoureusement des difficultés qu’ils vivaient au quotidien. Au nombre de celles-ci, il a souligné entre autres :

  • Les pratiques autoritaires et les décisions unilatérales de l’administration universitaire ;
  • Le manque d’implication véritable des étudiants dans la gestion de l’Université Alassane Ouattara ;
  • Les retards abusifs observés dans le paiement des secours financiers et des bourses ;
  • Les coûts élevés des inscriptions et les divers frais de pénalité s’appliquant aux inscriptions retardataires.

Sur ce dernier point, le balbutiement des négociations pour les coûts et conditions de paiement devant être profitables aux étudiants, a fini par accoucher d’une mesure aussi autoritaire qu’irrévocable, celle de l’exclusion des étudiants non encore inscrits, aux sessions d’examen.

Malgré les multiples plaidoiries et grèves des syndicats estudiantins de l’UAO, l’administration universitaire semble camper sur sa position, laissant présager aux premiers, de n’être que des interlocuteurs d’un dialogue de sourds.

Pourtant, à croire les mots de Traoré Karamoko, 95% des 16 076 étudiants de l’Université Alassane Ouattara seraient déjà inscrits au titre de cette année universitaire. Aussi, rappelant le paiement des secours financiers jusque-là non-honoré par l’administration, le secrétaire national du CEECI justifie le retard des inscriptions chez certains des 5% d’étudiants non-inscrits. A propos, il signifiait que:

 « Nous sommes pour le changement, mais que l’Etat assume sa part de responsabilité à notre égard ».

Pour finir, le secrétaire national Traoré Karamoko, au micro de votre blogueur (moi-même) a réaffirmé son désir de résoudre promptement la situation par le dialogue avec l’administration, faute de quoi, la solidarité du CEECI ne ferait défaut aux camarades non encore inscrits. A ce sujet, il traduisait catégoriquement la solidarité de sa structure en ces mots :

 « Il n’est pas question pour nous d’abandonner un camarade étudiant ».

Toutefois, en réponse à l’éventualité d’une année blanche qui prévaudrait si rien n’est fait, Traoré Karamoko rassure :

« Nous sommes convaincus qu’on peut sauver l’année, et on va sauver l’année… ».

CEECI

Les jours prochains, si l’on s’en tient à l’optimisme de notre conférencier du jour, verront certainement un climat plus viable dans les universités ivoiriennes, et partant dans les établissements d’enseignement secondaire aussi menacés par le tumulte des revendications.

Crédit photos : Luc Kouade

 

Mes remerciements vont à l’endroit de :

  • Traoré Karamoko, secrétaire national du CEECI
  • Diomandé Ben Moustapha, secrétaire national à l’organisation du CEECI, qui a bien voulu m’inviter à cette conférence de presse
  • Singo Gba Jean-Claude, secrétaire à l’information du CEECI, section Wambo

 

 

 

[1] Chants et danses d’affirmation des mouvements syndicaux estudiantins en Côte d’Ivoire


Les populations ivoiriennes insatisfaites de la lutte contre les microbes

La crise post-électorale en Côte d’Ivoire et son impétueux bilan en pertes humaines (3248 morts), désormais rangé au compte d’un sombre passé que ne souhaiterait voir rebondir même le plus belliqueux des Ivoiriens, a malencontreusement donné naissance à l’endeuillant phénomène des microbes en Abidjan.

Initialement circonscrites à quelques sous-quartiers de la commune d’Abobo au nord d’Abidjan, les exactions des microbes se dénombrent à présent par dizaines à l’échelle des communes de la capitale économique, incluant même les zones les plus huppés de la somptueuse commune de Cocody. Il faut croire que les proportions que prennent le phénomène ne sont plus à prendre à la légère.

Ce sont des jeunes gens et quelque fois des enfants, s’inscrivant dans une tranche d’âge allant de 8 à 25 ans qui, animés par on ne sait quels esprits ni quelles motivations, alimentent à des degrés extrêmes la capitale d’une violence qu’on est forcé reconnaître aux périodes de crise traversées.

En d’autres termes, les crises politico-militaire (2002) et plus tard post-électorales (de 2010 à 2011) qu’ont connu le pays, ont aussi bien alimenté la psychose des plus jeunes de toutes sortes de violence, que la divulgation d’armes ne leur ont fourni les moyens nécessaires aux pratiques subversives.

Ainsi, pour contenir et surtout réprimer les multiples agressions des microbes et autres criminels dans le courant des vacances scolaires en Côte d’Ivoire, les forces de l’ordre s’engageaient mi-juillet à une opération de sécurisation de la ville d’Abidjan, dénommée « Opération vacances sécurisées ».

« On ne sait cependant à quel point elle aurait porté »

L’assassinat d’un agent de police par des microbes

La nuit du 31 Août, alors qu’il rentrait de service, le sergent de police, Koffi Yao Esai est assassiné par des microbes dans les environs du quartier sable de la commune de Yopougon. Oups, c’est la goûte d’eau qui fait déborder le vase. Pendant les jours suivant, les policiers se déchaînent et confondent les habitants de cette partie de la commune qui ont eu le malheur d’être au mauvais endroit, au mauvais moment.

 

L’accalmie hélas, n’est point au rendez-vous les jours suivant. On pourrait croire au regard d’une telle invasion que nos forces de l’ordre n’attendaient que le moment où un tel drame se produirait dans leur rang. Quoi qu’il en soit, ces jours-ci sont richement parés de tumultes et de razzia, profitables à une population qui ne demande que la quiétude et la sécurité.

Mais visiblement, les actions entreprises par les forces de l’ordre pour mater les microbes, semblent ne pas avoir comblé les attentes des populations qui de plus en plus se passent à travers les quartiers des différentes communes d’Abidjan, le mot d’ordre d’un projet partagé d’autodéfense.

 

 

Quand les populations prennent en main leur sécurité

Gnamaka Dogbo Eric, président du Forum de la Société civile Africaine (FSA), le 10 Septembre, à l’issu d’un appel aux autorités ivoiriennes visant à obtenir d’eux, une solution à la plaie que constitue le phénomène des microbes, plantait déjà le décor qui résulterait de l’incompétence de la police.

« Nous allons nous transformer en javel pour tuer… » déclarait-il. Évoquant toutefois une éventualité qui prendrait effet au cas où l’action régalienne de la force publique n’aurait l’effet escompté, c’est à dire celui d’en finir une fois pour toute avec la gangrène que représente cet odieux phénomène des microbes.


Le Networking ou l’art de Passer du virtuel au réel

Que dire du Networking?

Tout d’abord, il s’avère nécessaire de définir le Networking ou réseautage. Anglicisme, le Networking désigne une tendance propre à la société de l’information, qui consiste a tisser par le biais des réseaux sociaux, des relations sociales, professionnelles, susceptibles d’accélérer de développement des activités socio-professionnels.

C’est aussi le fait de construire et surtout entretenir des relations fortes avec d’autres personnes pour obtenir des avantages mutuels, créer de nouvelles opportunités et trouver de nouvelles idées à travers des réseaux de personnes qui partagent les mêmes valeurs et intérêts que vous.

Ce qui pourra aussi bien pour les individus que pour les entreprises, augmenter la visibilité de vos activités, accroître votre compétitivité et vous ouvrir les portes d’opportunités jusque là méconnues ou tout simplement inaccessibles.

Les médias sociaux élargissent et renforcent les réseaux

Le networking est jusqu’ici la pratique la plus efficace pour accroître le nombre de ses contacts professionnels et sociaux grâce au fait qu’il permet de former des liens par l’intermédiaire d’autres personnes. Ce concept permet ainsi de tirer profit des relations de chacun de ses contacts de premier degré.

A bien y réfléchir donc, il ne se limite pas qu’à créer des liens, mais consiste également à les renforcer. Si auparavant la création des relations ne se passait que par l’approche personnelle, c’est-à-dire une interaction physique entre les personnes, il est désormais plus aisé de créer des liens grâce à la technologie.

De la sorte, les opportunités se trouvent nettement plus importantes, compte tenu de la place de choix qu’occupent actuellement les différentes plateformes issues du Web 2.0, ainsi que les technologies de l’information et de la communication dans les habitudes personnelles et professionnelles.

Par ailleurs, la caractéristique essentielle de toute communauté (qu’elle soit réelle ou virtuelle) est le lien social que ses membres entretiennent mutuellement. ce qu’il convient de pérenniser en dépit du caractère virtuel, car l’écosystème d’une communauté en ligne est fragile

L’essor des technologies facilite le Networking

Si dans Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry dit qu’il faut du temps pour tisser un lien d’amitié, L’avancée rapide des technologies vient mettre fin à cette conception héritée des philosophes antiques.

En effet, si pour des personnes physiques, il faut plusieurs mois, voire plusieurs années d’efforts de compréhension de l’autre pour enfin s’accorder à vivre des relations (professionnelles, d’amitié, etc), sur les réseaux sociaux comme LinkedIn, quelques secondes suffisent pour comprendre si tel ou tel membre présente des similitudes avec soi.

Ainsi, passé ce stade, il ne reste plus qu’à créer ou enrichir vos communautés avec lui, en vue de partager des expériences, des connaissances, des opinions, voir même des projets.

Ce rythme accéléré de l’évolution des technologies présente aussi un avantage non moindre pour les affaires dans la mesure où la voie empruntée par ces dernières est d’ordinairement lente. En mettant en place une stratégie de Networking dans votre activité, vous apportez de la vitesse à sa progression.

Toujours pour la même raison, le Networking vous permet de gagner en compétitivité, en vous faisant l’aubaine de prendre de l’avance sur vos concurrents et sur les organismes de réglementation. En effet, en le pratiquant, vous gagnez en connaissances et en professionnalisme au contact des  dynamiques membres de votre réseau.

Et le temps que vos concurrents se paient les services de formateurs ou que des organismes viennent à mettre en place des règles qui peuvent éventuellement freiner la progression de votre activité, vous êtes déjà bien loin dans votre échelle de développement en raison du plus que vous aurait apporté le réseautage.

Le Networking, un outil d’études, de prospection et de vente

Selon une étude publiée par ACI (American Century Investments), le Networking est une pratique de prédilection des conseillers pour mettre en place une veille d’actualités sur l’industrie à l’aide de multiples ressources de médias utilisant des médias sociaux.

Ils l’utilisent aussi pour prospecter une clientèle précise sur des sites de réseau social professionnel tels que LinkedIn et Viadeo, lesquels regorgent de renseignements personnels et professionnels. Egalement pour rester en contact avec leurs clients actuels, collaborateurs et partenaires.

Aussi pour archiver leurs connaissances sur les secteurs d’activité dans lesquels ils interviennent par le biais des experts de ces secteurs en question qui utilisent les médias sociaux

À noter d’ailleurs que la même étude conclue que 75 % des conseillers qui utilisent les médias sociaux sont motivés par le besoin de se former et d’obtenir des avis d’experts pour appréhender les besoins du client en matière de conseil et d’accompagnement.

Il faut donc dire in-fine, que le numérique, en cette ère dite de la société de l’information, a suscité aux hommes et à leurs activités une révolution sans précédents. Cependant, le networking, inspiré de l’élan de sociabilisation dont la nature humaine détient le secret, est sans conteste un atout de fructification des flux et de développement.

C’est même fort de cela, que ses adeptes dans leur diversité d’origine et de profession, ont consenti dans leurs affinités et quelques fois diversités professionnelles à la création de communautés virtuelles (à ce jour sans nombre), en vue du partage de compétences, d’expériences et d’opportunités au point d’en faire un réel instrument de publicité mutuelle.

 

Un article du Professeur Bentenbi Chaib Draa Tani, réédité avec sa permission par Luc Kouade


Que devient le système de santé ivoirien à l’ère du numérique ?

La cybersanté, approche conceptuelle

En Février 2016 dans un rapport présenté par la commission française « Santé Sociale », Martine Claver-Fouet traduisait son appréhension du numérique en ces termes : « les technologies numériques font partie des domaines dont les avancées de ces dernières décennies contribuent fortement aux progrès de la médecine ».

Cyber-santé

C’est donc dire que les outils numériques sont d’un apport louable au perfectionnement des systèmes sanitaires et partant à l’optimisation des prestations en matière de médecine.

Cette assertion vient compléter les résolutions WHA58.28  de l’assemblée mondiale de la santé sur la cybersanté et AFR/RC60/R3 du comité régional sur la gestion des connaissances dans la région africaine de l’OMS.

Lesquelles donnent des orientations précises en matière de développement des systèmes de santé par le numérique.

Au cœur du monde développé,

les projets d’intégration des technologies de l’information et de la communication au sein des pratiques et habitudes médicales ne sont plus qu’à expérimentation car ayant prouvé leur efficacité. 

En 2014, L’ASIP-Santé, l’opérateur public français qui accompagne le développement de l’e-santé expliquait que le marché de l’e-santé participait de 12% au PIB français, attisait l’engouement de 94% des médecins et de 85% des patients.

A côté de cela, l’expérimentation du Whole System Demonstrator au Royaume-Uni en 2008 révélait que la pratique de la télésanté réduisait de 15% les visites aux services d’urgence ; de 20% les admissions des patients en urgence ; de 8% les frais de santé et mieux, de 45% le taux de mortalité anglais.

Pour parler donc d’amélioration du niveau de vie, les outils découlant de l’innovation numérique ont démontré à bon point leur utilité en incluant cependant le domaine sanitaire qui s’est révélé comme étant l’un des secteurs les plus sensibles en matière de développement.

Les pays du nord ou du moins les pays développés en s’ouvrant à l’innovation technologique, ont provoqué en leur sein de véritables bouleversements qui depuis belles lurettes en ont fait des pôles incontestés de développement comparativement aux pays africains qui subissent dans leur grande majorité « le transfert de technologie ».

A cette réalité jusque-là inchangée, la Côte d’Ivoire n’échappe pas

Face à la recrudescence des fameux dispositifs de télésanté ; de télémédecine et d’e-santé dont l’usage par les systèmes de santé occidentaux ont croisé l’enthousiasme tant des médecins que des patients,  le corps médical en Côte d’Ivoire s’est su en marge d’une innovation et d’une tendance à même d’accroître les potentialités et les résultats en matière sanitaire.

C’est pourquoi au quatrième trimestre de l’an 2016, l’Ordre National des Médecins ivoiriens faisait la présentation « d’e-learning santé », une plateforme d’échanges ; de partages ; et d’actualisation des connaissances médicales en ligne. C’est un espace accessible en ligne à travers des mobiles, smartphones, ordinateurs, etc.

Elle est réputée pour abriter des formations dispensées via des vidéos ; des enregistrements audio et des traités en science médicale. L’intérêt de cette plateforme réside dans la formation continue des professionnels du corps médical et une initiation pointue à l’utilisation des outils numériques.

La cybersanté, un palliatif aux difficultés liées à l’offre de soin en Afrique

 Au regard de la pénurie de médecins observée en Afrique subsaharienne (0,21 médecin pour 1000 habitants, OMS), e-learning santé est un plus à l’optimisation des prestations en matière médicale.

Application numérique Matibabu
Application Matibabu

L’apprentissage des procédés de téléconsultation et de télé-diagnostic tel que l’application MATIBABU  est un facteur de rapprochement entre professionnels de santé et patients, ainsi qu’un moyen palliatif aux difficultés d’aménagements en matière sanitaire.

Le cas particulier de la Côte d’Ivoire

En 2010, selon le rapport Bearingpoint, le gouvernement ivoirien consacrait à la digitalisation des services de santé un budget de moins de 50 millions de dollars.

A ce jour,  ce chiffre est en évolution et tend à avoisiner ceux des dix premiers pays africains (la Côte d’Ivoire étant le treizième).

En dépit de cela, la Côte d’Ivoire enregistre à ce jour un taux de pénétration acceptable en matière de télécommunication (122% selon l’AIP) mais un usage d’internet en dessous de la moyenne (22%).

Pour ce qui est de la distribution des infrastructures sanitaires et du personnel soignant, l’on dénote une cruelle insuffisance des ressources tant en infrastructures, moyens logistiques, qu’en personnels (un 01 médecin pour environ 10 000 patients).

Aussi, l’intégration du numérique dans les pratiques médicales n’en est qu’à ses débuts avec à son actif des formations e-learning en médecine (Cf. E-learnig Santé) ; des systèmes d’alerte mobile ; souvent le dossier médical informatisé et l’emploi des technologies d’observations aux fins de l’échographie, de la radiologie, de la microscopie ; etc.

Cybersanté-#CIV

Le numérique conditionne en cette ère les aptitudes évolutives de plusieurs secteurs d’activité et son adoption s’est avérée jusque-là bénéfique au regard des mutations provoquées en occident.

Cependant, l’état de santé, tributaire de la bonne marche de tous groupes sociaux lorsque mis convenablement à profit, a connu ces dernières décennies un essor du fait de la fusion des pratiques médicales aux techniques évoluées du numérique.

Il en ressort donc au constat des exploits accomplis en France et au Royaume-Uni (cités plus haut) que l’appropriation par l’Etat ivoirien du concept de santé connectée ou e-santé serait d’une contribution à la fois quantitative et qualitative à l’amélioration du système sanitaire.

Cela dit, des efforts de formation, d’outillage et de préparations conséquentes sont requis à une réelle mutation du système de santé ivoirien.

Il s’agira donc de compléter les connaissances des professionnels de santé par des modules d’initiation aux nouvelles technologies et de mettre en place des dispositions politiques en vue d’une régulation de la cybersanté, car inexistante à ce jour.