Stop Hate for profit : boycott raisonnable ou foutage de gueule ?

Article : Stop Hate for profit : boycott raisonnable ou foutage de gueule ?
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8 juillet 2020

Stop Hate for profit : boycott raisonnable ou foutage de gueule ?

Depuis le début du mois de juillet, aux États-Unis et bientôt partout dans le monde, un hashtag bat son plein : #stophateforprofit. L’accusé à la barre, notre très cher Zuckerberg

De quoi s’agit-il ? Je vous la fais courte. Des associations soutenues par une centaine de grands groupes (Coca-Cola, Adidas, Levi’s,…) ont lancé un vaste boycott contre les réseaux sociaux du groupe Facebook (1,73 milliards d’utilisateurs quotidiens). 

Entre autres raisons, vous pouvez lire sur le site Stop Hate for Profit : “Ils [Facebook] ont permis l’incitation à la violence contre les manifestants luttant pour la justice raciale en Amérique dans le sillage de George Floyd, Breonna Taylor, Tony McDade, Ahmaud Arbery, Rayshard Brooks et tant d’autres.” 

Boycott raisonné ou acharnement capitaliste ?

À croire les responsables du mouvement #stophateforprofit, le dénouement de la situation fait plutôt place à un véritable dialogue de sourd. Jessica Gonzales, co-présidente de l’association FreePress plaint “l’irresponsabilité” de Facebook face à ses utilisateurs.

De l’autre côté, les dirigeants du réseau social semble adhérer aux revendications, mais pas totalement. Les 56 milliards de perte en capitalisation boursière ont été lourd comme préjudice dès les premières semaines de ce boycott. Mais le géant californien reste solide. 

A l’entame des revendications, Facebook a fait de son mieux. Si l’ampleur des vagues de haine sur le réseau social est grandissant, il n’en demeure pas moins que Zuck et son équipe se ménagent pour en limiter l’expansion.

Des centaines de groupes, pages et profils extrémistes ont été supprimés de Facebook depuis la mi-juin jusqu’à maintenant. Et le réseau social a investi “des milliards en personnel et technologie” rassurent les porte-paroles. Cependant, les attentes des frondeurs semblent toujours insatisfaites. Pourquoi ?

Il semble de toute évidence que le contrôle au “data-près”, que désirent les acteurs de ce boycott, ne rencontre pas l’adhésion des responsables de Facebook. 

Si l’activité sur les réseaux sociaux du groupe est aujourd’hui le reflet parfait des sociétés, tous ne semblent pas d’accord pour donner libre cours à l’expression de cette réalité. Contrôle des libertés ? Censure ? Ou…rien de tout cela ?

L’acharnement et le non lieu

Dans son essence, ce mouvement de revendication qui n’a ciblé que Facebook est puriste. Sauf que, en faisant passer au scanner ceux (les grands groupes) qui s’en mêlent, on a le schéma de l’hôpital qui se fout de la charité. 

Quand on sait que plusieurs des centaines d’entreprises mêlées à ce boycott sont fréquemment sujettes à des polémiques raciales, de discrimination,… je me demande si c’est l’heure de la cure d’âme. Ou bien le méchant a tout simplement changé de camp ? Pour cette fois.

Quoi qu’il en soit, le boycott se poursuit. Les recettes publicitaires de Facebook ne seront probablement pas les mêmes à la fin du mois de juillet. Mais il y a une réalité qu’il faut admettre. 

Les centaines d’entreprises qui prennent part au boycott constituent une infime part des 8 millions d’annonceurs de la plateforme. De plus en plus, les grands groupes (à forte notoriété) investissent moins dans le social media ads. Les “vrais clients”, ce sont les PME et autres annonceurs en quête d’acquisition d’un cible locale.

Une autre réalité qu’il faut également admettre, est qu’il n’existe jusqu’à présent aucune alternative efficace aux Facebook ads. Les déserteurs se compteront nombreux bientôt dans les rangs des militants au boycott. La preuve est que plusieurs de ces entreprises ont interrompu les publicités pour un mois.

À quand la reprise ? L’avenir et la chute de notoriété de certains nous diront. Sans parler des ventes en ligne, désormais liées ombilicalement à Facebook. Peut-être que le jeunot Zuck aura une leçon d’humilité qui lui fera renoncer à la course au monopole…Attendons. 

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