L’ivoironie ou la francophonie made in Côte d’Ivoire
Un mot sur « l’Ivoironie »
On ne peut pas être un pays aussi multiforme en infrastructures, en matières premières, en ressources humaines, en références sportives, en pratiques culturelles, sans initier, par le prétexte d’un concept, une mise en musique de toutes ces faveurs pour propulser le développement et la cohésion sociale. La Cote D’ivoire, pays d’espérance ô combien éprouve par les avatars du temps, en a grand besoin. Elle en a grand besoin pour faciliter sa fusion dans le creuset des nations du monde
L’idée du concept
Ce concept pourrait s’appeler ivoironie, une déclinaison de la francophonie à l’Ivoirienne. Il y a à saluer la francophonie en tant que vision universelle ou plateforme de brisée des barrières entre les Etats, mieux, les étants, dans le vaste empire francophone. Si la francophonie n’existait pas, il eut fallu créer quelque chose qui en ferait office.
Car, il n’y a pas de salut en dehors de la coalisation de centaines d’entités étatiques, économiques, géographiques ou culturelles, si ces dernières ne se brassent pas autour de quelque affinité qu’elles partageraient communément. Nous voulons dire que la coalisation, pacte du désir du vivre ensemble, a la vertu de palier les insuffisances, manques et lacunes du singleton isolé.
De la francophonie à l’Ivoironie
Aujourd’hui, la langue française, en tant que mercure spirituelle de la civilisation française, transcende la seule France pour être un ciment fédérateur de plusieurs civilisations éparses. On peut s’en réjouir littéralement. On peut, en effet, s’extasier de la francophonie, ce concept magiquement magnétique d’un ensemble de phénomènes culturels et politiques ayant pour support véhiculaire le français, moyen de transcendance de particularismes et de constitution de diversités. Sous ce rapport, la francophonie est un atout curatif pour chacun des pays francophones.
Toutefois, la francophonie aurait maille à se constituer si les Etats que son ombre recouvre sont en guenilles. Pour l’urgence, donc, d’adhérer à cette forme universelle fortificatrice, il y a lieu d’ouvrir une lucarne sur la Côte d’Ivoire, pays essentiel du monde francophone.
Pour sauver, donc, la francophonie et contribuer à son rayonnement, il parait, non urgent, mais, nécessaire, de songer à la problématique de la vitalité sociale, économique, politique et culturelle de la gâchette de l’Afrique de l’ouest, vivier électrisant de la francophonie.
Depuis près de deux décennies, la Cote d’Ivoire est en proie à des anicroches sociopolitiques qui, désespérément, ne finissent plus que par fragiliser le tissu social, à tout le moins, le sentiment d’appartenance commune. Bien opportunément, l’Ivoironie se propose de préserver, vertueusement, peut-être, ce sentiment d’appartenance commune au nom des valeurs naturelles, infrastructurelles, humaines, culturelles dont les Ivoiriens disposent et sur lesquelles, aussi triste que cela puisse paraitre, les consciences, à l’usure des événements vécus, semblent s’éteindre. D’où le slogan de l’Ivoironie : « Au milieu de nos différences, soyons d’accord sur ce qui ne nous différencie pas».
L’Ivoironie, une lueur d’espoir pour la paix en #CIV
Ce qui, peut être, peut atténuer les tensions sociales, politiques et militaires, c’est la conscience qu’on a en commun des biens qui ne sont plus que patrimoniaux. Ce sont : le 3e pont , l’autoroute Abidjan-Yamoussoukro, Laurent Pokou, Drogba Didier, Yaya Touré, le Zouglou, le Coupé-décalé, le Nouchi valorisant , Félix Houphouët Boigny, le placali, le kabato ; le Café –Cacao , le port autonome, l’hôtel Ivoire, le palais de la culture, l’Hymne national, le drapeau Orange-Blanc-Vert, Cisse Cheik Salah, Muriel Ahouré, le felicia, nos fleuves Comoé, Bandama et Sassandra, la fertilité de notre sol, la Basilique de Yamoussoukro, la Cathédrale du plateau , nos danses traditionnelles, le mirage des immeubles du plateau….
Si, donc, les Ivoiriens ont conscience des ces valeurs qu’ils ont en commun, ils se devraient de limiter, autant que possible, l’expression de leurs désaccords, de peur d’altérer le patrimoine, ce qui offrirait le risque de faire disparaitre, fût-il symboliquement, ce beau pays.
Ce faisant, l’Ivoironie se proposerait d’être un outil de sensibilisation à la réconciliation. Les politiques, de façon avisée, ont parlé d’émergence économique ; c’est d’ailleurs bien vu. Cette émergence a nécessairement besoin de l’Ivoironie qui en constituerait un souffle, un cadre conducteur, un bout-en-train. L’Ivoironie, donc, au nom du principe selon lequel toute émergence est consubstantielle au consensus social, relativement s’entend. L’Ivoironie est, donc, un pacte consensuel qui s’érigerait en label psychique de l’Ivoirien nouveau.
Vers un enterrement du concept diviseur d’ivoirité…
Ce faisant, l’Ivoironie concernerait, et les Ivoiriens naturalisés et ceux d’origine, et même les amis de la Cote d’Ivoire. Les Ivoiriens de la diaspora y trouveraient l’occasion, non seulement, de se fédérer dans l’intérêt supérieur de la mère-patrie, mais, aussi, de rester ombilicalement connectés au navire Ivoire dont ils contribueraient de plus bel à l’essor.
La Côte d’Ivoire attend beaucoup de ses filles et de ses fils expatriés pour divers motifs. Tandis que l’Ivoironie attiserait en ces derniers la flamme nostalgique du pays, elle les inciterait à être inventifs et à décupler leurs énergies pour servir la cause commune : La Côte d’Ivoire.
Ce faisant, les Ivoiriens expatriés deviendraient des modèles de dignité pour leurs pays d’accueil. Telle a toujours été la volonté d’HOUPHOUET. Tel serait conforme au désir du père de la nation qui avait un regard d’intérêt éloquent pour les pays où ses compatriotes étaient fortement représentés, et ce, pour la bonne image de la Côte d’Ivoire et dans l’intérêt du pays d’accueil.
Tout simplement, l’hospitalité jouit d’une lucarne de rayonnement lustral dans l’exégèse du concept de l’Ivoironie, réflexe valorisant d’un pays qui a une légendaire réputation d’hospitalité ; tout obéirait à un axiome : savoir recevoir, c’est aussi savoir être reçu.
Décisivement, l’émergence tant tambourinée impose que la Cote d’Ivoire s’ouvre au monde, à ses voisins, prioritairement. L’Ivoironie, donc, est une universalité ayant pour épicentre la Côte d’Ivoire. Le tout est d’adhérer à l’ambiance mentale, naturelle, sociologique de ce pays. La Côte d’Ivoire doit exister pendant qu’elle est le reflet du monde, et vis-versa.
En un mot,
on va dire de l’ivoironie qu’elle est un ferme engagement des Ivoiriens à participer à la vaste civilisation qu’inscrit la francophonie. Car, la francophonie, d’autant plus qu’elle inscrit une macro-vision transnationale, elle se décline en plusieurs micro-visions nationales.
En définitive, l’Ivoironie, du fait qu’il est un cycle initiatique, nous le concevrons en des modules diversifiés, de telle façon que chaque Ivoirien y trouve pour son compte, pour l’amener à aimer la Côte d’Ivoire et à en prendre soin, de sorte à garantir son ouverture au monde.
L’Ivoironie, «au milieu de nos différences, soyons d’accord sur ce qui ne nous différencie pas.»
Professeur Toh Bi Emmanuel
Concepteur de l’Ivoironie
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