Géopolitique et financement du terrorisme

14 juin 2017

Géopolitique et financement du terrorisme

La chute du mur de Berlin (1989), l’éclatement du bloc soviétique (1991) et les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis consacrent l’entame d’une nouvelle ère dans le clivage géopolitique mondial.

L’antagonisme des deux blocs (Est et Ouest) où chacun savait contre qui et quoi il se battait, a laissé la place à une situation tumultueuse par l’émergence de nouveaux acteurs toujours plus nombreux et aux desseins difficilement prévisibles. Les nouvelles formes de rivalités économiques, les conflits géopolitiques à la base d’extrémismes violents sont apparus en même temps que la mondialisation (Foliard R., 2008) et représentent à ce jour les menaces majeures à l’échelle internationale. Cependant, le terrorisme islamique reste au cœur des préoccupations avec son fort pouvoir de nuisance. Les 3000 morts des attentats du 11 septembre et les multiples hécatombes que l’on dénombre chaque année à travers le monde confère à cette autre menace un caractère particulièrement préoccupant, couronné d’un facteur de déstabilisation redoutable qui en fait la plus grande menace sécuritaire du siècle.

Initialement non-circonscrit en un espace et évidemment pas l’action explicite de gouvernements, le terrorisme requiert et dispose d’une surface financière conséquente à son fonctionnement. A ce sujet, plus d’un s’interrogent sur la source de ces ressources financières qui alimentent si bien le terrorisme  et lui procure des moyens de destruction (armes et technologies) effroyables.

Quelles sont donc les origines du terrorisme et que laisse présager le terrorisme moderne ?

D’où proviennent les ressources de financement du terrorisme islamique ?

Tout au long de notre analyse, les préoccupations ci-dessus exprimées seront traitées afin d’éclairer la lanterne de plusieurs sur ce phénomène qui attisent de plus en plus la curiosité des médias et des populations.

HISTORIQUE ET DEFINITION DU TERRORISME

Historique du terrorisme

L’idée du terrorisme ne date pas de notre ère. En effet, elle a traversé le temps et les époques en s’adaptant et s’accordant des prétentions plus destructrices. D’après l’historien Flavius Joseph cité par Calauzènes J. (2012), les manœuvres terroristes tirent leurs origines du premier siècle lorsque les Zélotes (juifs extrémistes) assassinaient des dignitaires romains et hébreux, pour s’insurger contre la domination latine. Plus tard, notamment aux XIe et XIIe siècles, la secte chiite ismaélienne des Assassins (ou Haschischins, plus communément appelé Nizarites), exécutèrent régulièrement des croisés en pratiquant déjà les attentats suicides. A côté de ceux-là, les exemples des Thugs (Indouistes adorateurs de Kali) en Inde du XIIIe au XIXe siècle et des Aniotas (hommes léopard) en Afrique ne sauraient échapper à la mémoire historique du fait terroriste.

Zélote juif au premier siècle

Pourtant, le mot « terrorisme » fait son apparition en France en 1794 pour caractériser les actions publiques de répression et d’intimidation ayant cours lors de la révolution française. Mais, la notion actuelle du terrorisme fait son apparition au XIXe siècle et l’une de ses manifestations inoubliables demeure le fait déclencheur de la première guerre mondiale à savoir l’assassinat à Sarajevo (le 28 Juin 1914) de l’archiduc François-Ferdinand et sa femme, sous l’égide de Gavrilo Princip, activiste d’un groupe nationaliste (La main noire) luttant contre la présence autrichienne en Serbie.

image caricaturale de l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand à Sarajevo

Le terrorisme: essai de définition

L’une des préoccupations qui demeure jusqu’à présent objet de débat, est la définition exacte du terrorisme. Là-dessus, les avis s’accordent difficilement et il faut dire que cette facette de la polémique ne relève que de l’occident.

En dépit de ce fait, certaines définitions retiennent notre attention. En effet, selon l’ONU en 2004, « Le terrorisme » se définit comme « toute action qui a pour intention de causer la mort ou de graves blessures corporelles à des civils ou à des non-combattants, lorsque le but d’un tel acte est, de par sa nature ou son contexte, d’intimider une population, ou de forcer un gouvernement ou une organisation internationale à prendre une quelconque mesure ou à s’en abstenir » ou encore « Des actes criminels qui, à des fins politiques, sont conçus ou calculés pour provoquer la terreur dans le public ».

Pour Calauzènes J. (2012) c’est le dépassement de la guerre conventionnelle qui consiste à perpétrer des attentats à l’endroit de populations, pour ce qu’elles sont et la volonté de créer la confusion et l’affolement dans le camp ennemi.

Ainsi donc, subsiste une abondante littérature traitant de la définition du terrorisme. Pour autant, nous nous limiterons à celles-ci.

Le terrorisme, aujourd’hui est un fait majeur et l’envergure des actes ainsi que les moyens à disposition des groupes terroristes laissent présager la disponibilité pour ceux-ci de larges surfaces financières conséquentes. Quelles en sont donc les sources ?

LE FINANCEMENT DU TERRORISME

Les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, ont marqué un tournant décisif aussi bien dans l’extension du terrorisme moderne que dans la lutte pour son éradication. Le rapport de force opposant de ce fait les Etats membres de l’ONU aux acteurs du terrorisme moderne affichait alors un déséquilibre désavantageux aux militants de l’islam radical. Mais ces dernières années, contre toute attente, ceux-ci  se sont avérés bien plus puissant et préparés qu’on ne le pensait. La vague incessante d’attentats qui se sont succédé a fait montre de leur force et particulièrement des moyens techniques et financiers dont ils disposent. Pour autant, les groupes terroristes ne sont des états encore moins des entreprises pour prétendre à la légitimité de la logistique et des finances dont ils disposent. Chose qui nous amène à s’interroger sur la provenance desdits moyens.

Attentats 11 septembre 2001

A ce sujet, certaines pensées politiques notamment occidentales tendent à imputer à certains gouvernements le financement des activités terroristes tandis que d’autres parlent de manœuvres économiques propre aux terroristes.

Le rôle des états dans le financement du terrorisme

L’implication des monarchies du golfe

Le financement du terrorisme dans sa forme définitionnelle revient d’après le FMI et la banque mondiale à « l’aide financière, de toute forme, au terrorisme ou à ceux qui encouragent, envisagent ou s’engagent dans ce cadre ». A propos, il faut noter en prélude que l’implication de certains Etats dans le financement du terrorisme ne relève aucunement d’une volonté affirmée, non plus d’une implication directe dont des preuves tangibles sauraient justifier. Cependant, des soupçons relatifs à de probables fonds décaissés par des Etats au profit de groupes terroristes font irruption au sein des analyses géopolitiques partout dans le monde.

Au nombre de celles-ci, notons les propos de Encel F. (2016) qui, à raison ou à tort dénonçait les rôles respectifs des gouvernements Qataris et saoudien dans le financement des groupes terroristes reconnus par l’ONU. Il dira à cet effet que : « la matrice idéologique et financière de l’Etat Islamique (ou Daech) émane de l’Arabie Saoudite et du Qatar ». Ainsi, le financement s’opérant des Etats aux filiales djihadistes s’effectue parfois au biais de la Zakat (aumône en islam) offerte sous forme d’œuvres caritatives aux mosquées, pour ensuite se transformer en fonds d’achats d’armes à travers des réseaux salafistes adeptes du djihad (pour ce qui concerne la France). En Afrique de l’ouest aussi, les aides de l’Arabie Saoudite et du Qatar aux terroristes revêtiraient ce même schéma.

 

Géopolitique et financement du terrorisme

L’intervention turque

La Turquie d’Erdogan, selon des accords de l’union européenne, est subventionnée pour constituer un rempart au terrorisme et particulièrement à l’action de Daech. Mais au lieu de cela, elle représente plutôt une plateforme transitaire à travers laquelle les camions de citerne de pétrole brut (propriété de l’Etat islamique), ressource hautement bénéfique se fraient un chemin vers les marchés mondiaux. Non seulement cela, mais aussi, la Turquie selon certaines sources médiatiques aurait soigné des combattants de l’Etat islamique. Mieux elle interdit la surveillance aérienne des services de sécurité européens sur son territoire. Toute chose qui concoure à la discréditer et à lui assigner une casquette d’allié au terrorisme.

Les aides de dirigeants politiques africains

Dans un rapport produit par le Groupe d’Actions Financières (GAFI, 2016), l’organisation faisait mention d’éventuels complots existant entre des dirigeants politiques nigérians et Boko Haram. Lesquels témoigneraient de fonds décaissés par des dignitaires du gouvernement nigérian à destination du groupe terroriste et de complicités consistant à fournir aux membres de Boko Haram les adresses d’autres dirigeants du pouvoir aux fins de véhiculer des messages de menaces.

Comme annoncé en prélude de cette première partie consacrée aux implications étatiques dans le financement du terrorisme, les affirmations ci-dessus énoncées ne sont que le produit de réflexions géopolitiques et de fait épars d’actualité. En conséquence, les préjugés y sont de mise. Tout de même, le financement du terrorisme ne saurait s’expliquer que par des analyses spéculatives sans fondement réel. C’est la raison pour laquelle nous nous évertueront dans cette seconde partie à décortiquer le financement du terrorisme sous ses formes les plus rémunératrices et partant les mesures essentielles prises par les Etats pour endiguer la croissance des flux financiers à destination du terrorisme.

Les autres sources de revenu et les moyens de lutte contre le financement du terrorisme

Les sources de financement du terrorisme

Le financement du terrorisme revêt un caractère organisé et dissimulé à travers des activités licites et illicites. Quoi qu’elle renferme, l’activité génératrice de revenus aux cellules terroristes implique des stratégies économiques bien définies. Ceci dit, on peut les regrouper selon le Groupe d’Action Financière (GAFI) en quatre catégories de typologies qui sont entre autres :

  • Le financement du terrorisme par le commerce et d’autres activités lucratives
  • Le financement du terrorisme par des organisations non gouvernementales (ONG), des organisations caritatives et des prélèvements
  • Le financement du terrorisme par la contrebande d’armes, de biens et de devises par les passeurs de fonds
  • Le financement du terrorisme par le trafic de drogue

Le financement du terrorisme par le commerce et d’autres activités lucratives

 

  • En 2012, la US Drug Enforcement Administration (DEA) et d’autres organismes fédéraux de répression criminelle ont mis à nu un réseau de blanchiment de capitaux opérant à travers le système financier américain et le marché des automobiles. A l’issu de ce programme, des fonds ont été transférés du Liban aux États-Unis afin d’acheter et d’expédier des voitures d’occasion vers l’Afrique de l’Ouest pour la revente. Les bénéfices du trafic étaient expédiés au Liban avec les revenus du trafic de stupéfiants. Le réseau démantelé par la DEA impliquait des partisans du Hezbollah.
  • A travers l’Afrique de l’ouest, subsiste des compagnies au travers desquelles des productions agricoles locales sont exportées et revendues à forts coûts et dont les retombées profiteraient à certains membres de groupes terroristes (Boko Haram) pour la location d’appartements et l’acquisition d’engins explosifs improvisés.
  • Au Nigeria, le propriétaire d’une société de télécommunication interpellé par les services de renseignement faisait aveu d’un soutien financier et logistique de son entreprise à la secte islamiste Boko Haram.
  • Dans le courant de l’année 2012, la Cellule de Renseignements Financiers (CRF) sénégalaise a intercepté des flux de capitaux provenant de Dubaï à destination de sociétés immobilières fictives localisées en Afrique de l’est, en Amérique du nord, en Europe et en Mauritanie.

Le financement du terrorisme par des organisations non gouvernementales (ONG), des organisations caritatives et des prélèvements

  • A propos des ONG, il est important de savoir que des enquêtes menées aussi bien en Afrique qu’en Amérique ont permis de dévoiler la complicité de certaines ONG basées au moyen orient d’avec des organisations terroristes. Les investigations menées afin d’identifier la provenance et la destination des fonds des organismes en question ont prouvé leur affiliation à Al-Qaida, au Hamas et au Djamaa al islamiya.
  • A côté de cela, des collectes de fonds des membres de certaines organisations font office de finance. Des marabouts, placés en des zones stratégiques des grandes villes sont aussi mandatés d’une double fonction. La première qui est d’espionner et la seconde qui consiste à engager des personnes à priori vulnérables et des enfants, à la mendicité dont les revenus garantissent la pitance de certains membres de Boko Haram.

Le financement du terrorisme par la contrebande d’armes, de biens et de devises par les passeurs de fonds​​​​​​​

  • En plus des activités citées plus haut, le trafic d’armes aux frontières africaines, irakiennes, syriennes et libyennes constituent outre leurs facteurs de nuisances, une source de financement commune à l’ensemble des groupes terroristes. En Irak, les équipements militaires américains récupérés à l’armée irakienne à la prise de Mossoul font objet d’un trafic prolifique à Daech. Aux frontières malienne ; burkinabé ; nigérienne et nigériane, la porosité procure au trafic d’armes une aisance pour les contrebandiers. En 2012, deux trafiquants d’armes, membres de Boko Haram interpellés aux frontières burkinabé et nigérienne par la police des frontières, portaient respectivement 8 000 000 FCFA  et 35 000 euros.
  • Aux frontières des pays arabes en proie au terrorisme et des Etats africains à dominance musulmane, l’interdiction pour la police de fouiller les femmes profite allègrement aux passeuses de fonds qui pour certaines sont porteuses d’engins explosifs. Le fait est récurent et laisse entendre les implications d’AQMI (au Mali), de Boko Haram (au Nigeria) et de l’Etat Islamique (EI) (en Irak, Syrie et Lybie).
  • A l’instar des précédents, une activité fortement génératrice de revenus aux groupes terroristes est le chantage organisé autour des enlèvements et des prises d’otages. Selon Sara Daniel (2016), la prise d’otages a rapporté depuis Juin 2016 (la prise de Mossoul) plus de 100 000 euros à l’EI. De plus, l’impôt révolutionnaire établi dans les territoires occupés par l’Etat islamique, couronné du butin (313 millions d’euros) emporté de la banque centrale de Mossoul ont contribué significativement à rendre l’organisation autonome.

Le financement du terrorisme par le trafic de drogue​​​​​​​

  • A l’image des activités de contrebande, le trafic de drogue constitue pour les filiales terroristes une source majeure de financement. En 2009, l’US-DEA, a intercepté des cargaisons commerciales de stupéfiants en provenance des FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie), dont des membres d’Al-Qaida et d’AQMI serait convoyeurs à travers l’Afrique. Cette alliance (FARC-Al Qaida-AQMI), sans aucun doute vient porter un toast au narcotrafic déjà en vogue dans la zone sahélienne et gonfler suffisamment le portefeuille terroriste.
  • En 2011, un narcotrafic triangulaire dirigé par Ayman Joumaa, reliant  l’Amérique latine ; l’Afrique et l’Europe, a été investi par des services de sécurité américain. Il en est ressortit que le convoi des cargaisons d’héroïne et de cocaïne qui rapportait en moyenne 200 millions de dollars par mois, était assuré par le Hezbollah qui en percevait des commissions assez lourdes.
  • A côté de cela, des soupçons pesant sur une certaine complicité entre la BLC (Banque Libano-Canadienne) et le réseau de drogue de Joumaa ont suscité des enquêtes au sein de ladite banque. Selon les résultats de l’enquête, le caïd utilisait depuis 2006 des comptes de divers bureaux de changes de la banque pour blanchir plus de 66 millions de dollars, produits du trafic de stupéfiants.
  • Au cours du mois de février en 2011, des charges d’héroïne appartenant aux Talibans afghans ont été confisqué par la US-DEA avant qu’elles soient écoulées par un certain Maroun Saade à travers l’Afrique de l’Ouest.

 

Ainsi donc, le financement du terrorisme loin de plaire est une autre facette des problèmes actuels du monde. Organisé selon divers modes opératoires, le financement participe de l’essentiel des acquis terroristes de destruction. La porosité des frontières en Afrique, l’incivisme et la fraude sont cependant acteurs de cette dynamique qui sans cesse endeuille le monde.  Malheureusement, ils sont nombreux, individus ; associations ; organisations et Etats qui y contribuent soit pour se faire du profit ou pour apporter des soutiens aux idéologiques extrémistes. Mais, si les groupes terroristes parviennent à trouver des moyens d’exercice, il est bienheureusement des Etats, des organismes privés et publics qui eux s’attèlent vivement à contrer l’aide financière. En quoi consistent donc leurs actions ?

Dans cet autre volet de l’analyse géopolitique, nous verrons les stratégies de lutte contre le financement du terrorisme.

Les moyens de lutte contre le financement du terrorisme

Cette étude, outre le fait qu’elle révèle des pratiques effectives liées au financement du terrorisme, admet des limites en raison de son manque d’exhaustivité. Mis à part ce fait, il faut s’accorder sur la réalité selon laquelle le terrorisme tout comme son financement, est une plaie du siècle présent et que le contrer reviendrait à trouver son chemin dans un labyrinthe. Tout de même, le terrorisme ne demeure pas moins une œuvre humaine et donc susceptible d’être freiné.

Pour se faire, aliéner les moyens de son financement est une solution pragmatique et efficace. Selon donc les sources et les stratégies de financement, nous avons élaborés un ensemble de solutions qui semble adéquat à la lutte.

Il s’agira en pratique pour les Etats de :

  • Mettre en œuvre les dispositions de l’ONU et du GAFI à propos de la lutte contre le financement, plus précisément la production, la circulation et l’utilisation des fonds dans chaque pays
  • Suivre au mieux les manœuvres des mendiants de rue, les collectes de fonds dans les lieux de culte des zones réputées abritant le terrorisme, afin de veiller à la non-implication des populations aux activités extrémistes
  • Optimiser les prestations des services de renseignement et favoriser l’infiltration des agents au sein des groupes terroristes dans le but de recueillir des informations
  • Surveiller efficacement les activités et les opérations des ONG et des organismes de bienfaisance sans pour autant porter préjudice à leurs fonctions, en vue d’identifier ceux qui collabore avec des groupes terroristes
  • Mettre au point des mesures de surveillance et de contrôle des dons faits aux ONG, ainsi que informer les notaires sur leurs obligations
  • Entreprendre avec d’autres états des partenariats de formation sur les techniques d’enquêtes et de poursuite d’opérations de démantèlement des réseaux financiers du terrorisme
  • Renforcer les mesures transfrontalières de lutte contre le trafic d’armes à travers les collaborations et des initiatives régionales
  • Développer des synergies entre les pays frontaliers afin d’améliorer la sécurité, la surveillance des frontières et les échanges d’informations entre les autorités douanières
  • Créer un cadre régulateur visant à intégrer les secteurs formels et informels dans l’optique d’une régulation et d’un suivi des activités des blanchisseurs de capitaux et financiers du terrorisme
  •   Prendre des mesures rigoureuses contre la corruption des services de sécurités intérieures et frontalières

 

Dans une perspective régionale ou internationale, la lutte contre le financement du terrorisme reviendrait à :

  • Intégrer le terrorisme et le financement du terrorisme dans les systèmes régionaux d’alertes précoces des conflits et catastrophes pour surveiller et évaluer le financement des terroristes et de leurs sympathisants, en collaboration avec les organismes nationaux, universitaires et la société civile (GAFI, 2016)
  • Développer des plateformes régionales de formation grâce au GAFI pour faciliter le partage d’expériences entre les acteurs et autorités concernées, dans le but de renforcer les capacités opérationnelles (GAFI, 2016)
  • Augmenter l’aide technique aux organismes nationaux spécialisés, y compris les cellules de renseignements financiers (CRF).
  • Soutenir les initiatives sous – régionales de renforcement des capacités et accroître la coopération régionale et internationale, y compris les dispositions pour le partage de l’information sur une base continue (GAFI, 2016).

Comme les états, les organismes régionaux et internationaux, les banques ont une part importante à assumer dans le processus de contre lancé à l’endroit des stratégies de financement du terrorisme. Ainsi donc, il serait question pour ceux-ci de :

  • Exiger un plafond de transactions liquide aux particuliers et aux entreprises dans les banques en tenant compte des dynamiques économiques des différents états
  • Signaler sans préavis aux autorités étatiques les transactions d’une certaine envergure (exorbitante) et d’une certaine récurrence
  • Déclarer obligatoirement les transferts physiques de capitaux en provenance d’autres pays, et plus particulièrement ceux à réputation terroriste
  • Mettre en place des mesures de vigilance renforcée (vérification de l’origine des fonds, du motif de la transaction ou de l’identité du bénéficiaire), pour toute opération impliquant des montants inhabituellement élevés
  • Entreprendre des mesures de gel pour des capitaux aux origines suspectes

A la suite des solutions proposées, nous pouvons affirmer sans risque de se tromper que la lutte contre le financement du terrorisme, à l’observation des mesures ci-dessus pourrait sérieusement impacter les activités des groupes terroristes. Mais, étant donné le caractère premièrement idéologique du terrorisme moderne, l’information active des faits terroristes et la propagande anti-djihadiste sauront satisfaire aussi les attentes.

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