Luc Kouade

Lettre ouverte au Président de la République de Côte d’Ivoire, son Excellence Monsieur Alassane Dramane Ouattara

Lettre ouverte au Président de la République de Côte d’Ivoire, son Excellence Monsieur Alassane Dramane Ouattara.

Excellence Monsieur le Président, je suis un jeune ivoirien passionné de la Côte d’Ivoire et Africain fier de ses valeurs. Je m’adresse directement à vous ce jour car des circonstances exceptionnelles me l’imposent.

Je suis né à Yamoussoukro, ville natale du père de notre nation, le Président Félix Houphouët Boigny. À ma naissance, l’illustre personnage qu’était le premier président de notre nation avait tiré sa révérence. Quoique mort, les actions de l’homme et son haut niveau de patriotisme sont restés pour moi un modèle de citoyenneté.

Les années de ma vie jusqu’à ce jour ont été paisibles dans l’ensemble. Le sujet qui inspire cette lettre ouverte, Excellence Monsieur le Président, est la vie et l’avenir de notre pays la Côte d’Ivoire.

Du haut de mes années de vie, j’ai pu expérimenter le bonheur, le malheur, la peur et le courage. Et c’est courageusement que je prends mes responsabilités ce jour pour m’adresser à vous, autorité suprême de l’Etat de Côte d’Ivoire. Nous sommes Africains et en Afrique, les enfants comme moi ne peuvent manquer de respect aux vieillards de votre âge. C’est donc respectueusement et courageusement que j’ai décidé de m’adresser à vous à cœur ouvert.

Depuis le 6 Août 2020, date à laquelle vous avez pris l’engagement public de briguer un autre mandat à la magistrature suprême de notre pays, la Côte d’Ivoire a changé de climat social. Les germes de la désunion, de l’indiscipline, du désordre et de la haine ont refait surface comme ce fut le cas il y a quelques années dans notre pays. Nous jeunes, citoyens de ce pays, aspirants à la véritable paix des cœurs et au développement inclusif, avons perdus la quiétude et le sommeil.

C’est donc inquiets que nous nous levons chaque matin avec l’incertitude de retrouver les nôtres. La haine exacerbée par les clivages communautaires déchire chaque partie de notre beau pays. Si l’annonce de votre candidature à un mandat supplémentaire divise, il n’en demeure pas moins que vos sorties médiatiques récentes attisent davantage de haines, de sectarisme politique et ethnique.

Excellence Monsieur le Président, je veux m’adresser à “l’houphouetiste” que vous êtes.  Je n’ai pas eu la chance de connaître le Président Houphouët Boigny pendant ses années de gouvernance, mais un trait particulier de l’homme que la Côte d’Ivoire, l’Afrique et le monde gardent, reste son ouverture au dialogue, gage indispensable à la paix des cœurs. 

Au nom de cette valeur, socle sacré de la démocratie et de la paix, je vous exhorte Excellence Monsieur le Président à dialoguer inclusivement avec le reste de la classe politique ivoirienne. Il y va de la pérennité du labeur auquel vous vous êtes acharnés pendant ces dix dernières années de votre présidence. Au nom de la vie, du développement, de la paix dans notre pays, Je vous exhorte Excellence Monsieur le Président à revoir vos positions quant à votre posture politique actuelle.

Pour la paix, je vous prie Excellence Monsieur le Président de renoncer à cet autre mandat qui divise les Ivoirien(ne)s.

Je ne suis pas des citoyens qui implorent la paix sans pour autant proposer les conditions de son instauration. C’est mon engagement citoyen et ma passion sans réserve pour mon pays qui motivent ces quelques lignes que je me permets de vous adresser ce jour. En espérant que mon message vous parvienne, je vous prie Excellence Monsieur le Président d’agréer ma plus haute considération pour l’autorité que vous représentez. Daignez agréer en tant que père, l’expression de mon grand respect et comprendre l’inquiétude qui est mienne en ces jours sombres que connait mon pays.

Je garde espoir de lendemains meilleurs, car j’ai foi que le DIEU tout puissant qui nous a créé n’abandonnera pas notre pays. Je vous souhaite Excellence Monsieur le Président la sagesse divine, une santé de fer et un lendemain loin des bruits de haine et de vengeance.

Paix à notre pays la Côte d’Ivoire !

Dieu soit notre guide à chacun(e) !


Félix Houphouët Boigny : le nom épicentre

En Afrique et partout dans le monde, le nom de la Côte d’Ivoire est rattaché à autant de valeurs (culturelles, culinaires, artistiques…) que de figures. Quand les plus jeunes vantent leurs icônes, les plus âgés ont des modèles auxquels s’identifier. La liste serait longue si on faisait l’appel des héros ivoiriens. Cependant, un nom se distingue particulièrement. Celui de Félix Houphouët Boigny.

Des héros, la Côte d’Ivoire en connait toujours au fil de son histoire. Mais, Félix Houphouët Boigny est une figure emblématique qui ne s’effacera jamais de la mémoire africaine, à plus forte raison du cœur des Ivoiriens. Il est le père de l’indépendance ivoirienne et de la politique en Côte d’Ivoire.

Le 7 décembre 1993, le “vieux” (comme les ivoiriens l’appellent affectueusement) a tiré sa révérence de ce monde. Mais son souvenir et son idéal politique animent encore les débats. Décryptage…

Les souvenirs d’Houphouët Boigny

Parler du premier président de la Côte d’Ivoire revient à exhumer le passé et les premières heures de notre cher pays. Les grands chantiers ; les premiers axes de circulation ; les premières universités ; l’histoire administrative ; l’histoire des peuples ; les souvenirs de la Paix. Oui, le nom de Félix Houphouët Boigny est intimement lié à la paix.

À raison, la paternité du modernisme ivoirien lui est attribué. Quand bien même son époque rime avec quelques déboires politiques, il faut reconnaître au père de la nation, un idéal unificateur. Lequel lui permettait de rassembler les couches de la société ivoirienne, dans leur diversité ethnique, sous un même parapluie nationaliste. 

Le sentiment qui confère au citoyen ivoirien la fierté de ses origines, date de l’époque du vieux. Au nom de ce dignitaire sont rattachées bien de valeurs républicaines qui ont forgé l’Etat ivoirien, à tel enseigne que tous ou presque se l’approprient.

Félix Houphouët Boigny : la clé qui ouvre les portes

Depuis ce sombre jour du 7 décembre 1993 où le vieux est parti pour toujours, la Côte d’Ivoire a changé. Elle a connu maintes mutations. Elle a connu la guerre. Guerre d’héritage, certains ont-ils qualifiés. Ou guerre ethnique, d’après les prétextes des antagonistes. Quoiqu’il en soit, tous ont senti que le temps du vieux était derrière nous.

L’après Houphouët est aussi marqué par la revendication continuel d’un legs politique. Legs qui ouvre les portes des régions et le cœur des concitoyens nostalgiques de l’ère Houphouët. Le nom du vieux est aujourd’hui un argument politique [utile], malheureusement abusé.

Autant le brandir si on veut s’identifier à une classe politique ou à une tendance… Pour nous les plus jeunes, le vieil homme est un modèle de gouvernance. Et quand bien même certains voudraient qu’on reconnaisse une part sombre de l’histoire ivoirienne au père de l’indépendance, son idéal de vie l’érige en épicentre pour la Côte d’Ivoire, pour l’Afrique…


Stop Hate for profit : boycott raisonnable ou foutage de gueule ?

Depuis le début du mois de juillet, aux États-Unis et bientôt partout dans le monde, un hashtag bat son plein : #stophateforprofit. L’accusé à la barre, notre très cher Zuckerberg

De quoi s’agit-il ? Je vous la fais courte. Des associations soutenues par une centaine de grands groupes (Coca-Cola, Adidas, Levi’s,…) ont lancé un vaste boycott contre les réseaux sociaux du groupe Facebook (1,73 milliards d’utilisateurs quotidiens). 

Entre autres raisons, vous pouvez lire sur le site Stop Hate for Profit : “Ils [Facebook] ont permis l’incitation à la violence contre les manifestants luttant pour la justice raciale en Amérique dans le sillage de George Floyd, Breonna Taylor, Tony McDade, Ahmaud Arbery, Rayshard Brooks et tant d’autres.” 

Boycott raisonné ou acharnement capitaliste ?

À croire les responsables du mouvement #stophateforprofit, le dénouement de la situation fait plutôt place à un véritable dialogue de sourd. Jessica Gonzales, co-présidente de l’association FreePress plaint “l’irresponsabilité” de Facebook face à ses utilisateurs.

De l’autre côté, les dirigeants du réseau social semble adhérer aux revendications, mais pas totalement. Les 56 milliards de perte en capitalisation boursière ont été lourd comme préjudice dès les premières semaines de ce boycott. Mais le géant californien reste solide. 

A l’entame des revendications, Facebook a fait de son mieux. Si l’ampleur des vagues de haine sur le réseau social est grandissant, il n’en demeure pas moins que Zuck et son équipe se ménagent pour en limiter l’expansion.

Des centaines de groupes, pages et profils extrémistes ont été supprimés de Facebook depuis la mi-juin jusqu’à maintenant. Et le réseau social a investi “des milliards en personnel et technologie” rassurent les porte-paroles. Cependant, les attentes des frondeurs semblent toujours insatisfaites. Pourquoi ?

Il semble de toute évidence que le contrôle au “data-près”, que désirent les acteurs de ce boycott, ne rencontre pas l’adhésion des responsables de Facebook. 

Si l’activité sur les réseaux sociaux du groupe est aujourd’hui le reflet parfait des sociétés, tous ne semblent pas d’accord pour donner libre cours à l’expression de cette réalité. Contrôle des libertés ? Censure ? Ou…rien de tout cela ?

L’acharnement et le non lieu

Dans son essence, ce mouvement de revendication qui n’a ciblé que Facebook est puriste. Sauf que, en faisant passer au scanner ceux (les grands groupes) qui s’en mêlent, on a le schéma de l’hôpital qui se fout de la charité. 

Quand on sait que plusieurs des centaines d’entreprises mêlées à ce boycott sont fréquemment sujettes à des polémiques raciales, de discrimination,… je me demande si c’est l’heure de la cure d’âme. Ou bien le méchant a tout simplement changé de camp ? Pour cette fois.

Quoi qu’il en soit, le boycott se poursuit. Les recettes publicitaires de Facebook ne seront probablement pas les mêmes à la fin du mois de juillet. Mais il y a une réalité qu’il faut admettre. 

Les centaines d’entreprises qui prennent part au boycott constituent une infime part des 8 millions d’annonceurs de la plateforme. De plus en plus, les grands groupes (à forte notoriété) investissent moins dans le social media ads. Les “vrais clients”, ce sont les PME et autres annonceurs en quête d’acquisition d’un cible locale.

Une autre réalité qu’il faut également admettre, est qu’il n’existe jusqu’à présent aucune alternative efficace aux Facebook ads. Les déserteurs se compteront nombreux bientôt dans les rangs des militants au boycott. La preuve est que plusieurs de ces entreprises ont interrompu les publicités pour un mois.

À quand la reprise ? L’avenir et la chute de notoriété de certains nous diront. Sans parler des ventes en ligne, désormais liées ombilicalement à Facebook. Peut-être que le jeunot Zuck aura une leçon d’humilité qui lui fera renoncer à la course au monopole…Attendons. 


Le coronavirus l’impose, debout Afrique !

On ne le dira jamais assez, chaque occasion de trouble est une opportunité, autant que le chaos s’en dessine pour certains. Je regarde mon Afrique, ma Côte d’Ivoire et je me demande jusqu’à quand ?

Les verrous des geôles occidentales sont par terre en ces temps de crise épidémiologique. On peut les voir même supplier les nouveaux puissants (la Chine) de leur venir en aide. Mais comme ce prisonnier de la caverne qui a une phobie du changement, pas question d’appréhender ce soleil dont nous ne connaissons qu’un infime éclat.

Quand tout semble disposé pour pousser l’Afrique dans l’arène où elle a toutes ses chances, il y a ce petit bruit qui carillonne à l’oreille pour le rassurer de demeurer dans l’inconfort.

Aucun bonheur ne s’obtient sans sueur, sans peine, sans le sang ! L’occident est affaibli ! Il est temps, africains que nous nous relevions ! Relevons-nous pour discuter à nouveau les termes des contrats qui ont autrefois cédé nos pays, nos ressources, nos hommes et nos femmes. 

Il est temps que nous fassions front de façon responsable aux calamités qui touchent ce monde. N’allons pas toujours chercher refuge entre les jupons de l’Occident.

Pendant que le coronavirus redistribue les pions sur l’échiquier, [r]entrons en laboratoire. Proposons quelque chose au monde et que une fois de plus, notre valeur soit connue. Non pas pour profiter de nous, mais pour qu’encore, comme il en est depuis plus de 60 ans, que nos mamelles nourrissent le monde. 

On le criera encore et toujours. Les chaînes sont par terre ! Ne négocions pas les conditions de notre liberté. Imposons les critères de notre cohabitation ! Pour une fois, unissons-nous comme les doigts de la main pour former ce poing qui défie toute adversité ! J’y crois et je suis prêt !


Il veut tout le fameux Zuckerberg

Quand on voit comment tout a commencé pour ce brillant jeune homme de Harvard, on ne doute absolument pas qu’il soit ambitieux. Mais de là, à vouloir tout empocher, j’en dis que le gars (le fameux Zuckerberg) est trop gourmand. Et pas dans le mauvais sens. Rassurez-vous.

Tout commence (officiellement) un mois de février 2004. Mark Zuckerberg, alors étudiant à la prestigieuse université américaine de Harvard dans le Massachusetts, a une idée qu’il partage avec quelques uns de ses camarades. Ensemble, ils travaillent à donner naissance au plus grand réseau social, Facebook.

Au 1er janvier 2019, le nombre des utilisateurs du réseau social s’élevait à 2,234 milliards d’utilisateurs actifs par mois. La puissance de Facebook en tant qu’outil marketing et de communication se révèle chaque jour au monde. Comme si le réseau social n’était pas déjà assez écrasant pour la concurrence, Zuckerberg s’est lancé depuis quelques années dans une course à l’innovation. Que dis-je, une course au monopole.

La course au monopole

En 2012, la compagnie Facebook rachète Instagram, puis Whatsapp et Oculus VR en 2014. Là commence une véritable course à l’argent. À la faveur d’une modification de l’algorithme, la visibilité s’acquiert de plus en plus aux enchères. Le nombre des utilisateurs et des pages sur le réseau social n’a cependant pas cessé de croître. On pourrait dire que plus le reach organique (le taux d’utilisateurs atteints directement par les publications des contenus qu’ils suivent) chute et plus les utilisateurs (entreprises notamment) accourent vers Facebook.

La stratégie du géant américain pour permettre aux entreprises de trouver leurs prospects et clients sur ses réseaux sociaux, ne s’est pas arrêtée au rachat de marques concurrentes. Et c’est bien ce qui me pousse à dire qu’il veut “tout”. L’innovation reste le moteur de cette compagnie. Au fil de l’évolution des tendances de contenus adulés sur internet, Facebook s’est efforcé d’offrir le meilleur aux utilisateurs. 

Le contenu natif d’abord  

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Source : FrAndroid

Concentrer l’essentiel du reach organique des pages autour du contenu natif, tel est le premier changement que Zuckerberg et son équipe ont jugé bon d’apporter à Facebook. Les liens d’autres sites passent en second plan. À condition de sponsoriser (lancer une campagne payante) le contenu. Et ce n’est pas tout !

Quand le Google en vidéo (YouTube) damait le pion (et c’est encore le cas) au réseau bleu (Facebook), la compagnie a jugé bon d’innover en matière de vidéo. Question de retenir toute l’audience qui voudrait passer de Facebook à Youtube pour visionner du contenu. Ce fut l’introduction de l’onglet Watch. Un fil d’actualité réservé aux vidéos.

Quand en 2017, les données présageaient une montée de l’audience des groupes Facebook, la compagnie y a vu une opportunité. À la fois pour elle et au profit des marques. Une source plutôt dynamique de reach. Aussitôt, l’onglet de groupe a été pensé et placé pour créer un fil spécial. 

Mais un bon morceau semblait échapper à la quête d’innovation. La traque aux utilisateurs. La course au monopole. L’information d’actualité qui attire plus de 70% des 4,4 milliards d’internautes du monde n’avait pas encore été la cible du géant américain. Mais ce n’était qu’une question de temps. Le gibier est dodu. Il faut l’appréhender au mieux.

Au deuxième trimestre 2019, annonce a été faite de la création d’un onglet dédié à l’actualité. Facebook veut payer des maisons de presse pour diffuser leurs contenus directement sur ses plateformes. Au mois d’octobre 2019, le projet s’est concrétisé. Cependant, l’onglet “News” de Facebook n’est pas encore diffusé partout. Pour le moment, les utilisateurs américains sont les seuls à en profiter.

Le champs des possibles de la marque américaine est loin de se limiter à ses seuls réseaux sociaux. Tant que c’est numérique, il attaque, le fameux Zuckerberg. À y voir de près, il voudrait devenir le chef d’un empire qui regorge tout, dont on ne pourrait se passer. 

La cryptomonnaie

Cette année 2019 (après laquelle on ne verra peut-être rien de nouveau), le groupe Facebook, en association avec une vingtaine d’entreprises et ONG, a lancé Libra. Une cryptomonnaie au succès peu probable. Demandez les raisons aux européens… Fiasco ? Flop ? L’avenir nous le dira.

Et puis Facebook Pay naquit…

Le gars est un grand optimiste. S’il n’est pas exempt de reproches, croyez-moi, n’avoir jamais essayé ne sera pas un chef d’accusation. En prélude au déploiement de ses fonctionnalités e-commerce, le géant américain croit opportun de lancer Facebook Pay, un moyen de paiement affilié à plusieurs solutions de paiement, dont Paypal et Stripe. Facebook Pay prend en compte plusieurs cartes bancaires et se veut un canal simplifié et plus sûr pour les transactions.

À ce jour, l’étendue du groupe Facebook n’est pas juste l’affaire des réseaux sociaux. Le géant américain compte bien gravir les échelons de l’économie mondiale pour se placer en pôle position. Et les idées ne font pas défaut à cette entreprise. Voilà pourquoi “il veut tout le fameux Zuckerberg”.  


Les nouveaux modes de travail à l’ère du digital

Cet article sur « les nouveaux modes de travail » est le fruit d’une collaboration entre deux passionnés de la communication et du marketing digital. Luc Kouade (auteur du blog Ivoire Intellect) et Hussein Fakih, CEO de l’agence digitale Hashtag. Une agence spécialisée dans la création graphique et le social media marketing. Bonne lecture !

Lorsqu’en 2006, Timothy Ferriss publiait son best seller « La semaine de 4h« , il était sûrement loin de s’imaginer qu’il venait d’avoir une vision du futur. Il y a une dizaine d’année, aucun actif africain, et notamment ivoirien, n’aurait parié avoir le nez dans un écran pendant au moins 10 heures chaque jour. Mais, le monde évolue. Le numérique s’est emparé des attentions et de nouveaux modes de travail ont émergé depuis lors.

L’idée du travailleur qui se lève tôt le matin pour rentrer tard le soir n’a pas (encore) disparu des habitudes et la routine n’est pas prête de changer. Les travailleurs ont encore de longues heures d’embouteillages à supporter avant que vienne l’ère où ils seront enfin jugés au rendement et non pour le temps passé au bureau.

Cependant, ce temps est arrivé pour le travailleur 2.0. Il faut lui concéder les attributs “digital”, “nomade”, “connecté”, “flexible”, “dynamique”, etc. Un monde nouveau. Un monde né de la convergence d’internet et des outils numériques (téléphone, ordinateurs, tablettes, etc.). Une nouvelle sphère avec des habitudes nouvelles et de nouveaux outils de travail.

Comment fonctionnent les nouveaux modes de travail initiés par le digital ?

Avant d’expliquer le fonctionnement de ces paradigmes nouveaux de travail, il faut observer que l’explosion du numérique a créé de nouvelles professions. À commencer par celles liées à la communication et aux sciences de l’information. De même, telle une averse, l’innovation numérique a emporté certains métiers et suscité les mutations de plusieurs autres.

Pour revenir aux modes de travail, notons que la transformation digitale et son corollaire de dématérialisation, y a joué un rôle capital. Désormais, un ordinateur, un téléphone portable et un accès à internet ouvrent à n’importe qui, les portes du monde et de tous les possibles. un monde où les origines, le cercle social, les diplômes, les relations… ont de moins en moins d’importance. Le nouvel Eldorado. Le nouveau monde inconnu.

Pour le travailleur, toutes les habitudes sont remises en question. Les bureaux se transforment en tiers-lieux professionnels, louables à l’heure. Les costumes laissent place aux ensembles t-shirt, caleçon et tongue. Les pauses n’ont de limites que ce que le travailleur lui-même décide. Développons…

Les tiers-lieux professionnels : le nouveau bureau

Les tiers-lieux sont des cadres de travail créés parfois par des entreprises, pour servir de bureaux à certains de leurs travailleurs (free-lance, service client…). Ce sont également des espaces (connectés) de co-working, ouverts au public pour servir de cadre professionnel aux travailleurs nomades.

La flexibilité des coûts et la convivialité des tiers-lieux, conduisent certaines PME (petites et moyennes entreprises) à s’y installer. C’est également une aubaine pour les travailleurs free-lance en quête de tranquillité et d’un cadre pour exercer. À ce jour, la Côte d’Ivoire compte plusieurs de ces “nouveaux bureaux” (O’village , Jokkolabs, Yop-Crealab, Le Phare coworking, Graisen Group, etc.).

Le travail à domicile 

Travailler chez soi, en toute indépendance… J’avoue que l’idée m’est apparue superbe au premier abord. Définir son temps de travail, exécuter des tâches en toute autonomie, prendre une pause au besoin… il faut admettre que l’idée est séduisante. Je dirais même amusante.

Les startupers, les consultants, les freelance et certains employés d’entreprises bien implantées pratiquent ce mode de travail. Relaxant pour certains et (bizarrement) stressant pour d’autres. De fait, le télétravail qu’impose le concept du travail à domicile n’est pas ancré aux habitudes par ici. Parlons-en d’ailleurs.

Le télétravail en Côte d’Ivoire : c’est pour quand ?

Si vous vous posez cette question, c’est bien que l’idée de travailler depuis votre salon et aux heures que vous vous aurez imposées vous aura séduite. Si dans le principe, le télétravail est tout à fait possible dès maintenant, dans la pratique, cela pourrait s’avérer un peu plus compliqué que prévu.

Les raisons techniques

La principale limitation est d’ordre technique. En ce XXIe siècle, l’Afrique de l’ouest reste à la traîne. À peine 30% de la population ivoirienne a accès à internet (ce qui est affreusement ridicule pour un pays qui veut faire partie d’un marathon où chaque acteur est déjà suréquipé).

Coupures fréquentes. Débit instable. Coûts exorbitants. Tous les ingrédients sont là pour que la sauce “retard” soit prête à déguster.

Les raisons humaines

Psychologiquement, il est difficile pour l’employé de justifier le passage au télétravail qui s’apparenterait à un travail en free-lance. Tim Ferris explique d’ailleurs, avec un certain humour, comment il a réussi à convaincre ses propres employeurs d’adhérer à ce concept.

En Afrique, plus particulièrement en Côte d’Ivoire, nos chers patrons sont (à mon humble avis, Hussein) encore très loin de l’ouverture d’esprit nécessaire pour accepter une telle logique d’entreprise. 

C’est un fait. Cependant, à l’image de toutes les innovations qui ont émergé à la faveur du digital, il faut bien admettre que les nouveaux modes de travail ont des hauts et des bas.

Les limites des nouveaux modes de travail

Comme pour toute innovation, il faut bien admettre que la flexibilité des modes de travail nés du digital, n’est pas la seule facette de la pièce. Ces nouveaux modes ont des limites qu’il faut évoquer afin que tout intéressé en soit averti.

La mise en péril des données personnelles et professionnelles

La sécurité des données personnelles et professionnelles, demeure une problématique majeure en cette ère de la société de l’information. Les entreprises utilisent des solutions informatiques (serveurs dédiés et cloud) pour préserver la confidentialité de leurs données. Sans oublier que chaque employé est tenu d’honorer un contrat de confidentialité.

La flexibilité et la liberté du travailleur dans ce cas, peut constituer un risque éventuel à la diffusion frauduleuse, au piratage ou même à une divulgation des informations à des tiers. À moins d’avoir une solution fiable pour protéger vos données et vous assurer qu’elles restent dans un cercle fermé, les nouveaux modes de travail ne vous concernent pas. Du moins, pour le moment…

L’auto-formation 

Cela peut surprendre, mais l’auto-formation représente à mon avis [Luc], une limite au concept de travail à distance. Pour les professionnels expérimentés, travailler à distance est assurément une aubaine. Mais les jeunes diplômés, sans expériences, peuvent s’y sentir très mal.

Dans ce mode de travail, le seul ami en cas de besoin, c’est Google. Quand bien même un manager serait en charge d’encadrer votre travail, la distance représente un obstacle à l’apprentissage pratique des débutants et même des juniors.

La disparition progressive des relations humaines

Je pense que c’est l’une des problématiques auxquelles devront faire face les directions des ressources humaines dans un futur proche. Des collègues de travail qui ne se voient presque pas. Des collaborateurs qui n’ont que la réalisation de projets en partage. Les liens d’affinité qui renforcent la confiance et l’estime, disparaissent.

S’il faut parler des limites de ce système, les avis seront certes variés, mais contrariés tout de même. Pour certains (comme moi [Luc]), le digital et ses nouveaux paradigmes ont apporté beaucoup à notre monde. Plus même qu’ils n’en retranchent. Après, chacun ses impressions.

Quelles sont les vôtres à propos ? Nous sommes bien curieux de les connaître.


L’influenceur, c’est Daishikan!

Le lundi 12 août 2019 restera à jamais gravé dans les mémoires des mélomanes ivoiriens. Dj Arafat, le célèbre “coupé décaleur” s’en est allé pour toujours, dès l’aube de ce lundi. Partout en Côte d’Ivoire, la consternation est dans les cœurs. Famille, fans et même détracteurs de l’artiste le regrettent déjà.

On peut lire sur certains murs : « ton bruit était mieux que ton silence ». Pour faire du bruit, Dj Arafat ne se faisait pas prier. Les circonstances de sa tragique mort corroborent pleinement ce fait. Dans la nuit du dimanche au lundi, Houon Ange Didier, de son vrai nom, a succombé des suites d’un accident de moto dans les rues de la capitale. Si l’homme qui se veut le plus influent de sa tendance musicale n’en était pas à son premier accident du genre, celui du dimanche 11 août 2019 ne lui a pas fait de cadeau. Hélas !

Si il faut parler de DJ Arafat, je vous mentirais si je disais que tout est élogieux. L’homme vivait telle une étoile filante à côté de ses succès artistiques. Pour ses fans qu’il nommait vaillamment “les chinois”, l’homme demeure une idole, un guerrier, un conquérant…

L’influenceur, c’est Daishi !

De pseudonyme en pseudonyme, Dj Arafat s’est fait une liste interminable de surnom. Le dernier que je retiens, c’est Daishi. Pour Daishikan, célèbre personnage du dessin animé Dragon Ball Z. Les adeptes de manga savent…

De sa vie d’artiste et de personnalité publique, un aspect m’aura marqué particulièrement dans le parcours de l’artiste. C’est son influence. Il s’y connaissait si bien qu’il se faisait appeler « influenmento ». Homme de buzz, il savait guider ses fans dans le sens de ce qu’il appréciait et de ce qu’il répugnait. 

Si vous aviez la malchance de tomber dans son viseur, il vous mettait à dos toute sa “chine populaire”. La suite, plusieurs artistes, marques, producteurs, animateurs et personnalités du showbiz la connaissent… 

Il lui a suffit à Dj Arafat d’ordonner, via un Facebook live, le boycott de la célèbre marque First Magazine, pour que celle-ci perde en un jour plus de 20 000 abonnés sur ses réseaux sociaux. Quand il criait au plébiscite d’autre chose, croyez moi, ses fans se l’appropriaient. Et sans modération !

Pourquoi c’est lui l’influenceur ?

Jusqu’à preuve du contraire, Dj Arafat, le Daishikan, est resté la seule personnalité publique (en faisant exempt des politiques), qui à côté de sa musique savait influencer les actes de ses fans. Des influenceur, on en voit se proclamer sur la toile ivoirienne.

Mais, des personnalités publiques, autre que politiques, qui influencent des mouvements de personnes sans aucun bien matériel à offrir, on en voyait pas à côté du Daishikan. L’homme a demandé un accueil à l’aéroport sans offrir de moyens de transport et ses fans se sont exécutés.  

Dj Arafat a exigé de ses fans de faire baisser l’audience de certaines émissions télévisées, et j’ai vu les statistiques chuter. Sa page Facebook avec plus de 2 millions d’abonnés était son média privilégié. Il pouvait le dire fièrement pendant ses clashs : « J’ai ma propre télé. Personne ne peut m’arracher mon téléphone. »  

L’influenceur, le seul, le vrai de la toile ivoirienne a tiré sa révérence ce lundi 12 août 2019. Les acteurs du showbiz et nous autres internautes actifs en sont profondément touchés. Ses frasques et live interminables ont pris définitivement fin. Adieu l’artiste ! Adieu Arafat ! Adieu Daishi !